Dr LEROSEY Yannick
ORL-PH, CH Evreux/CHU Rouen, Vice-Président d’ACFOS, Responsable dépistage auditif, Région Haute Normandie, membre de la FFADAN
La formation des personnels réalisant les tests de dépistage en maternité et en néonatalogie est essentielle, notamment par le caractère spécifique du dépistage auditif comparé au dépistage biologique, à savoir que l’information initiale (test non concluant ou concluant) est donnée immédiatement par la personne réalisant le test. L’enjeu principal est donc de réaliser le test et d’informer les parents en évitant au maximum un stress ou un impact psychologique négatif sur ces parents.
Si cet objectif de formation a été pris en compte dès le début du projet (cahier des charges national de 2014), et dépend du financement de 18€70 versés aux établissements, force est de constater que très peu de régions actuellement réalisent des formations structurées régulières.
Nous présentons ici les formations réalisées sur site, en région normande après une expérience de plus de 20 ans.
Au cours de ces formations, plusieurs points sont abordés :
1. Information des testeurs sur la surdité, le dépistage auditif, son intérêt et le pronostic transformé de la surdité en cas de prise en charge précoce.
2. Formation aux appareils et aux techniques d’oto-émissions et de PEA : Eléments testés par les oto-émissions et les PEA, cause des faux positifs pour chacun de ces tests, manipulation wdes appareils et utilisation auprès de l’enfant.
3. Formation aux modalités pratiques de réalisation : annoncer qu’on vient vérifier l’audition et non « rechercher une surdité » obtenir l’accord oral des parents, rappeler que le test est indolore, rappeler que le test doit être fait obligatoirement en présence d’au moins un des parents.
S’assurer que les conditions d’examen sont bonnes (enfant calme ou endormi).
4. Information donnée aux parents après le test : il est demandé aux testeurs d’expliquer aux parents avant de lancer le test, les 3 résultats possibles à savoir test concluant, test non concluant unilatéral, test non concluant bilatéral, d’en expliquer les causes (avant tout épanchement résiduel probable ou maturité insuffisante) et de les prévenir à l’avance de la nécessité d’un recontrôle en cas de test non concluant.
5. Conseils divers :
– Choisir le bon moment (enfant calme ou endormi) ne pas réaliser deux tests identiques immédiatement.
– Ne pas multiplier les tests (plus le nombre de tests échoués est élevé, plus il y a de risque d’entrainer une inquiétude parentale).
– Rester toujours dans une attitude de rassurance car plus de 90% des tests non concluants réalisés en maternité s’avèreront concluants lors du T3.
– Repréciser les points importants de la saisie du dépistage auditif sur le carton de Guthrie.
– Des flyers d’un format de poche sont remis à chaque nouveau testeur ayant bénéficié de cette formation, regroupant toutes les informations précédemment citées.