Dr PARODI Marine
ORL-PH, Hôpital Necker Enfants-Malades, Paris
L’implant cochléaire bilatéral permet une réhabilitation auditive de type audioprothétique efficace chez les enfants présentant une surdité sévère à profonde bilatérale. Les études ont clairement démontré les avantages d’une chirurgie précoce avant l’âge de 12 mois chez les bébés présentant une surdité sévère à profonde bilatérale congénitale. Dans les surdités partielles congénitales (moyennes à sévères bilatérales), l’appareillage auditif est préconisé de la même façon à partir de 3 mois. L’intervention précoce a pour but de restaurer une qualité de perception auditive, un accès au langage oral facilité, pour les familles désireuses d’un projet de langage oral, et un accès à un parcours scolaire puis une vie sociale et professionnelle équivalente à un enfant normo-entendant. L’ implantation cochléaire dite « ultra précoce » est justifiée, depuis les années 2000 par de nombreux travaux qui montrent qu’elle permet une meilleure évolution linguistique, le but étant de proposer une réintégration rapide dans le monde auditif environnant. Avec une technique opératoire bien codifiée et largement répandue, l’intervention chirurgicale autour de l’âge de 9 mois peut être réalisée dans des conditions de sécurité optimales.
Les facteurs de bon pronostic sont donc liés à la précocité de la prise en charge aussi bien médicale que sur le plan de la rééducation auditive, mais aussi à l’implication parentale (certaines études évoquent le niveau socio-économique des parents et le niveau d’étude de la mère). Certaines raisons expliquent le retard à l’implantation cochléaire et à l’appareillage :
– le contexte médical et les pathologies associées : environ 20 à 40% des enfants candidats à l’implant naissent avec des difficultés associées (contexte médical, difficultés cognitives, troubles du spectre autistiques. Certaines peuvent faire décaler l’âge d’implantation, d’autres plus difficiles à diagnostiquer de façon précoce ne seront parfois visibles que chez des enfants plus âgés.
– les pathologies infantiles et le contexte d’otites à répétition peuvent faire décaler le temps opératoire
– le diagnostic tardif avec les cas perdus de vue après le dépistage auditif, les erreurs diagnostiques
– l’indécision parentale